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Le blog de Philippe NAUDIN

Avis et analyses en matière de gestion de créances impayées, de rachat de créances, de procédures judiciaires et plus généralement sur l'actualité économique et judiciaire.

C’est la rentrée, vive la fessée.

Alors que l’attention des média se porte sur la rentrée des classes je ne puis retenir cette réflexion.

 

L’autorité, le respect révérenciel dû à certaines catégories de personnes au premier rang desquelles viennent nos parents et grands parents est-elle illégitime ?

 

Je ne suis pas opposé à une certaine impertinence à l’égard des autorités en général mais l’autorité est-elle devenue, dans notre monde occidental, illégitime par essence pour que nous ayons renoncé à l’exercer sur nos enfants.

 

Doit-elle être emprunte d’une totale équité, d’un sens absolu de justice dont nous ne nous sentirions pas dignes ou existe-t-il une autorité légitime par la qualité de celui qui l’exerce.

 

Un soupçon provocateur, je trouve dans notre incompréhension à l’égard de la Chine une source intéressante de réflexion.

 

Nul, plus que le peuple chinois, ne semble respectueux de l’autorité. Celle des aïeux, des dirigeants etc.

Le Général de Gaulle qui l’un des premiers reconnut le régime communiste du Président Mao, indiqua pour faire pièce aux critiques que ce régime était "légitime."

Il avait donc qualité pour exercer l’autorité.

 

Les chinois sont-ils dépourvus de sens critique ? Non.

Sont-ils convaincus que leurs dirigeants ne prennent que des bonnes décisions ? Non.

Vivent-ils sous le jouc d’un régime dont ils contestent majoritairement la légitimité ? Pas d’avantage.

 

Qu’ils n’aient pas l’espace démocratique pour exercer leur sens critique est une autre affaire.

Que la violence d’état doive être soumise aux règles de la démocratie est indéniable.

Que des excès doivent justifier le rejet m'est aussi évident.
 

Ils admettent néanmoins les décisions prises par l’autorité légitime.

 

Chaque commune de France qui compte une population asiatique importante sait combien les jeunes respectent l’ordre public. Ils ne redoutent pourtant pas, sur notre sol, les services de sécurité chinois.

 

L’image des applaudissements calibrés, de l’engouement commandé, de spectateurs venus assister aux jeux avec leur entreprise, nous est insupportable.

Nous y voyons de la servilité.

 

Notre société occidentale en a pris le contre-pied.

Puisque « Sans la liberté de blâmer il n’est pas d’éloge flatteur », nous avons renoncé à admettre qu’une forme d’autorité puisse s’imposer à nous.

En toute matière, il faudrait recueillir l’adhésion de celui duquel on sollicite une action.

La liberté de blâmer qu’évoquait Beaumarchais a été transformée en permissivité absolue.

 

Dorénavant, tout sujet quel qu’il soit justifie la désobéissance.


L'arbitre de foot est vilipendé.

Les décisions de justice rendues, au nom du peuple français, sont débattues sans que l’on ait la moindre idée des pièces et arguments soumis à la juridiction.

 

A peine sont-ils élus, par nous-même, que nos représentants apparaissent sujets à caution.

 

Et surtout, en ce jour de rentrée, que dire d’enseignants qui ne parviennent pas à enseigner.

Sans doutes ne sont-ils pas tous irréprochables. Reste que pour être compris, il faut être entendu.
Recevoir un enseignement, c'est d'abord être en situation d’écouter le professeur.

 

Le nœud de cette affaire me semble donc se trouver dans le renoncement des parents non à exercer leur critique mais à exercer leur autorité.

 

Quel que soit le milieu social, je rencontre des enfants incapables d’accepter et suivre une consigne et de fixer leur attention un minimum de temps.

 

L’essentiel est qu’ils aient « tout ce qui leur faut» selon leurs critères personnels.

 

Etre parent, c’est une responsabilité. C’est notamment celle de préparer les enfants à vivre en société. Hors, celle-ci ne peut se construire et prospérer harmonieusement sans règles et donc sans une acceptation minimale de celles-ci.
Admettre l'autorité légitime est indispensable pour
s’épanouir dans un contexte de contraintes fussent-elles relatives.

 

Le « respect », mot dont nous entendons tant galvauder le principe, c’est avant tout l’acceptation d’une autre volonté. Si cette volonté est exercée légitimement sans excès, nous devons apprendre à ne pas la transgresser.

 

La commission européenne semble se mêler d’interdire la fessée au sein de l’union. Quel intérêt !.

 

Lorsque maman dit « non », il n’importe pas tant que le charmant bambin risque d’avoir quelques picotements sur la cuisse mais plutôt qu’il admette que maman a raison parce qu’elle est maman et que l’on va faire comme elle a dit.

 

J’entends qu’il faut rétablir l’uniforme à l’école. Mais qui accepte que les enfants aillent en cours habillés comme des candidats à la « star académie.»

 

Les enseignants ont la mission d’instruire, les parents celle d’éduquer.

 

Apprendre seul et à 30 enfants ce que les parents n’ont pas réussi à inculquer à un seul d’entre eux m’apparaît à tout le moins illusoire.  

 

Un enfant à l’écoute de son maître apprend mieux les connaissances fondamentales et s’intéressera d’autant mieux aux matières plus créatives.

 

Son bonheur en dépend.

Assumons donc nos responsabilités.

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